Le village de Mansourieh est connu pour ses boulangeries. Parmi elles, la Boulangerie de Notre Dame, qui perpétue la tradition depuis plus de deux siècles.

Le four existe depuis 250 ans.

L’odeur du pain qui émane du Four De Notre Dame se répand chaque matin dans tous les coins du village depuis plus de 250 ans. Entourée d’immeubles plutôt récents, la petite boulangerie n’est plus facilement repérable, sauf avec le nez.

C'est une petite hutte en pierres.
C’est une petite hutte en pierres, repeinte récemment en blanc. Une veille femme garde l’entrée. A l’aise sur sa chaise en plastique, elle salue tous les gens qui passent devant elle. Et avec son regard serein et son grand sourire, elle accueille gentiment les clients de la boulangerie « Ahla w Sahla, Keefak ‘Ammo ? ». Il faut baisser la tête pour pouvoir entrer.

Et à l’intérieur, c’est un monde différent. Pas de lampe, juste quelques ouvertures qui laissent entrer la lumière du soleil comme au Moyen Age. « Ce four date des années 1760 » nous annonce fièrement le jeune M. Habib.

Sa famille est en charge de la boulangerie depuis déjà 38 ans.

Ce sont les évêques de l’église N.D de Mansourieh qui ont fondé la boulangerie, y laissant la responsabilité aux habitants du village. « Dans le temps, faire marcher un four ce n’était pas comme aujourd’hui », reprend Habib.

La pâte se préparait à la maison et la boulangerie existait seulement pour la mise en cuisson du pain. La famille Habib a réorganisé la boulangerie et a commencé à distribuer le pain au village. En 1990, la concurrence des grandes boulangeries les fait renoncer.

Aujourd’hui, ce sont l’hostie et le pain de vie « Korban » qui font vivre la famille. Leur clientèle ? Toutes les églises de la région de Mansourieh. « On n’a jamais fait de publicité, c’est l’odeur qui les attire ! » s’écrie le vieux M. Souhail Habib. « Notre recette est un secret de famille, c’est notre trésor ».

Le pain de vie se vend en trois tailles (petit, moyen, et grand).

Un vrai chef d’œuvre qui demande un travail assidu, la pâte de ce pain est préparée par les femmes de la famille. Les hommes prennent la relève pour l’aplatissement et l’enfournage. « Le Korban est fait en forme de soleil parce qu’il représente Jésus Christ, lumière de la terre » explique M. Habib. « La partie du milieu s’appelle Ispadikon, elle représente Dieu et elle est entourée de 12 croix, qui elles représentent les 12 disciples.

Le Korban comporte aussi 5 trous qui représentent les clous et la couronne d’épines de la crucifixion de Jésus Christ » conclue le vieux M. Habib. Le pain de vie se vend en trois tailles (petit, moyen, et grand) et à trois prix différents (500, 750, et 1000 L.L).

La famille gagne bien sa vie, surtout durant les fêtes de Noël et de Pâques. Mais bien que leur pain de vie soit délicieux, le jeune M. Habib hésite à agrandir la boulangerie. « On aimerait bien, mais on ne sait jamais quelles sont les mauvaises surprises que nous prépare le gouvernement » peut être que le secret de la longue vie de cette boulangerie repose dans sa simplicité ?

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